Une Caravane de paysans du Sud contre la mondialisation et le “libre” échange

Quatre cent paysans indiens, accompagnés d'autres représentants du Sud, traversera l'Europe 22 mai au 20 juin 1999 pour dénoncer les conséquences de la globalisation économique et du ”libre” échange instauré par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et les organismes politiques qui l’accréditent. Ils veulent parler directement avec les mouvements populaires européens, eux aussi aux prises avec la mondialisation, et plus généralement avec la population européenne. Ils vont aussi manifester devant les plus importants centres de pouvoir sur le continent (sièges de transnationales, institutions financières et internationales, parlements...).

La caravane sera reçu par les syndicats, organisations populaires, écologistes et du développement, eux aussi en prise avec la. Leur venue en Suisse est soutenue par 47 organisations diverses, dont par exemple, les syndicats (Communauté Genevoise d’Action Syndicale (CGAS), le WWF Genève, et la Fédération Genevoise de Coopération. Mondialisation. Les mouvements paysans européens se sont aussi mobilisés. Leur visite sera donc aussi une occasion d'amener le problème fondamental de l'agriculture (la survie de la paysannerie, le génie génétique, l'autosuffisance) dans les villes. Ils poseront aussi le problème de l'expulsion des petits paysans des campagnes et de leur émigration forcée lors de rencontres avec les ex-paysans africains, turcs, etc., qui sont parmi nous en Europe.  

Origine de la caravane

A l'origine, ce projet a été conçu en Inde, par des organisations de la Indian Peasants Union (BKU) de dix Etats indiens, dont la plus grande, l’Association des paysans de l'Etat du Karnataka (Karnataka Rajya Ryota Sangha - KRRS), regroupe à elle seule 10 millions de personnes. D’emblée, il a  été conçu comme ouvert aux activistes d'autres secteurs et pays. Ainsi il y aura aussi des délégations d’Adivasis (peuples indigènes de l’Inde) et des représentants de mouvements populaires du Bengla Desh, Pakistan, Sri Lanka, Nepal, Bresil (le Movimiento Sem Terra), les Mères de la Place de Mai d’Argentine, etc.

Les organisations paysannes indiennes ont adopté un manifeste présentant leurs motifs, intentions, objectifs et programme d’actions. Ces organisations, qui pour la plupart se réclament de la tradition Gandhienne, ont aussi précisé que toutes les actions seront placées sous le signe de la non-violence.

Rappel
Cet événement, organisé à travers le réseau international de l’Action Mondiale des Peuples (AMP), constitue une suite logique de la mobilisation mondiale de mai dernier contre les accords de ”libre” échange et le sommet ministériel de l’OMC coordonnée par l’Action Mondiale des Peuples, qui avait donné lieu a une manifestation imposante à Genève, ainsi que dans plus de cent autres villes de la planète. En Inde, en particulier il y a eu une vingtaine de manifestations dont la plus importante a réuni environ 280 000 personnes à Hyderabad.

Buts du mouvement paysan de l’Inde
Ce mouvement est représentatif de l’Inde rurale d’aujourd’hui dans sa lutte contre la ”recolonisation” par les sociétés multinationales et les institutions internationales. L’effondrement des revenus paysans suite à l’invasion du marché indien par les multinationales de l’agri-business, ainsi que la destruction des ressources naturelles sur lesquelles subsistent près de 70% de la population indienne les a amené à s’organiser dans une lutte de désobéissance civile depuis 1992, par laquelle ils réclament notamment le retrait de l'Inde de l’OMC. 

La Caravane: une rupture spectaculaire avec les moyens d’action politique habituelles
En venant en personne participer à des manifestations (Marche pour la paix en Belgique, Euromarches, Sommet Européen et du G8), et en réalisant des actions non violentes devant les plus importants centres de puissance financière et politique du monde (sièges des compagnies transnationales, banques, institutions internationales, parlements, etc.), le but de l’ICC est d’établir un contact directe avec la population européenne afin de déclencher une réflexion sur le droit des peuples à décider pour eux-mêmes, d’attirer l’attention des médias sur les problèmes qui seront évoqués et de créer des liens de solidarité avec les différents groupes activistes, en particulier les mouvements paysans européens. La caravane passera ainsi par la Belgique, la Grande Bretagne, la France, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, la République Tchèque et la Pologne. Des rencontres multiples sont prévues partout avec les organisations syndicales, associatives et politiques, mais aussi avec les gens de la rue. La Caravane Intercontinentale ne manquera pas non plus de rendre visite à 2 sommets ; celui des chefs d’état de l’Union Européenne et celui des chefs d’état du G8, et de manifester leur opposition aux politiques ultra libérales que ces Etats défendent (ou subissent) généralement.

L’ICC sera présente à Genève le 8 et 9 juin. Mardi 8 au soir, il y aura un débat sur les biotechnologies, puis un meeting à Uni-Dufour (18H et 20H15). Un rassemblement publique (“sit-in” pacifique) aura lieu devant l’OMC le mercredi 9 dès 16H30. La manifestation reviendra ensuite pour une fête à l’Usine (4 Place des Volontaires) le soir. La caravane se rendra ensuite à Vevey, Berne (le 12), et Bâle (le 14). Les organisations de petits et moyens paysans suisses (UPS et VKMB) organisent également l’accueil de la caravane à la campagne.

APPEL: Les paysans ont fait l’effort énorme de financer eux-mêmes les billets d’avion. C’est à nous, leurs hôtes en Europe, de payer les transports et autres coûts sur place. Il nous manque encore beaucoup pour boucler ce budget énorme. Vos dons seront appréciés au compte de Mouvements Populaires et Mondialisation (MPM), Genève, CP17-305507. Les paysans viennent aussi pour encourager nos luttes ici!

Coordination d’Accueil de la Caravane
Pour contact : Tél. 022 328 96 07, e-mail red-red,@span.ch
Caravane c/o IAS, 5 Samuel Constant, GE 1201